Vacances 2007 en Roumanie
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- Publié le 10 février 2008
Le lendemain de notre arrivée, une petite promenade en vélo nous amène près d’une colline dite « Montagne sacrée » où s’est déroulée une bataille importante pour l’histoire de la région. Un bon chemin qui peu à peu se transforme en un sentier à peine marqué nous conduit au sommet où se dresse une tour métallique. Un dernier effort pour se hisser sur l’échelle et en plein vent et nous pouvons admirer la vallée. C’est une large dépression, à peu près à l’altitude des Hautes Fagnes, entourée de petites montagnes. Le fond de vallée permet de belles promenades en vélo (dès qu’on quitte les routes principales, le VTT est conseillé). Autour de la dépression, Denis nous indique quelques belles parois dont l’Egyes-kö (la Pierre Solitaire) un massif typique de la région.
Le lendemain, nous visitons les « mufetta » (en français la moufette est un animal apparenté au putois) également appelés « les trous puants ». Ce sont des petits creux remplis naturellement de gaz d’origine volcanique ; les curistes s’y installent en veillant à bien garder la tête au dessus des gaz. Quand on entre dans les bâtiments construits autour des mufetta aménagées, on respire une odeur de souffre ; en descendant dans la mufetta elle-même, on a l’impression de descendre dans une poche d’air chaud. Cette chaleur et l’odeur donnent à penser que nous avons trouvé l’entrée de l’enfer; n’oublions pas que le comte Dracula était originaire de Transsylvanie. Pour récupérer après cette visite diabolique nous faisons une balade vers un sommet du coin, une carte ou un guide connaissant le coin est fort utile. Nous perdons plusieurs fois le sentier et les marques de peinture sur les arbres ne sont pas toujours des balises fiables. Le parcours très raide est parfois boueux, enfin nous arrivons sur le plateau, la forêt s’éclaircit et nous sommes au sommet où est installé un relais radio. Une petite pause pour récupérer et nous redescendons à travers bois vers un sommet secondaire. Juste sous ce sommet il y a une petite paroi (25 m) qui est paraît-il grimpable.
Un autre jour, nous nous rendons à Balans, petite ville dans le fond de la vallée (une heure de route). Nous laissons la voiture dans un parking payant (3 leis = 1euro), chargeons nos sac et suivons une route secondaire (donc en terre). A l’entrée de la forêt, un sentier grimpe sèchement sur la gauche, c’est le bon. Une heure et demi plus tard, après avoir quelque fois perdu le sentier, nous arrivons à un énorme bloc qui domine une source, c’est le moment de faire la pause. Nous rencontrons là des marcheurs venant du même village que nous; se retrouver à sept dans un endroit où il ne passe jamais personne, quel événement ! Nous redémarrons pour une dernière grimpette, nous débouchons dans un large coupe-feu, un câble et quelques poteaux nous indiquent que nous sommes sur une piste de ski. Les skieurs de la ville (alpins) paient très cher (15 €) pour employer la piste tandis que les skieurs locaux qui randonnent arrivent en haut de la piste et l’empruntent pour redescendre dans la vallée d’où il peuvent remonter vers le haut d’une autre piste. Mais nous sommes en été et c’est dans l’herbe que nous continuons à monter vers Egyes-kö.
Nous arrivons au refuge au pied de la roche : il a l’air accueillant mais il est fermé.
Dans la paroi il y a 5 ou 6 voies avec un pitonnage ancien, il y a sans doute la possibilité d’ouvrir quelques voies après peignage. On peut bivouaquer à proximité de la paroi. Ne pas oublier qu’il faut alors tout monter ! L’utilisation du refuge permet de gagner le poids des tentes (attention, il paraît que les matelas du refuge sont très fins et les sommiers spartiates) et de ne pas devoir mettre la nourriture hors de portée des animaux (j’ai vu des panneaux annonçant la présence d’ours mais pas d’ours). Si la météo est mauvaise, on est mieux debout dans le refuge que couché dans sa tente. Le refuge offre les mêmes possibilités que celui de Freyr mais le parking est dans la vallée à plus d’une heure. De part et d’autre de Egyes-kö il y a deux parois, celle de droite offre des possibilités d’escalade.
Après avoir profités de la pause près du refuge, nous contournons la roche et descendons dans une cuvette où nous rencontrons des chevaux en liberté puis nous remontons une longue pente herbeuse vers le sommet suivant et nous croisons des moutons; « cave canem » car les chiens ne sont pas dressés pour regrouper les moutons mais pour interdire l’approche des intrus et ils sont convaincants ! Nous traversons des bois et débouchons enfin au pied d’une dernière pente couverte de petit buissons qui ne gênent pas la vue mais nous obligent à de nombreux détours. Au sommet, nous faisons une longue pause. Je m’offre une sieste pendant que Denis cherche une paroi que des copains lui ont renseigné. Il ne trouve rien de vraiment intéressant et nous entamons la descente vers un grand plateau avec une dizaine de cabanes ; la plus grande est occupée.
Denis se renseigne sur le chemin de descente vers la ville de Balans où est parquée la voiture. D’après la carte, il y a un sentier direct à travers une vallée très encaissée mais les gens du coin ne connaissent pas ce chemin et nous indiquent le sentier qu’il emploient régulièrement. C’est plus long mais nous sommes certain de l’existence de ce sentier dont nous voyons le départ et dans moins d’une heure, nous serons à un endroit jusqu’où les 4X4 peuvent monter. Nous descendons d’abord au milieu d’une prairie. Peu à peu le terrain devient boisé mais la progression reste aisée jusqu’au moment où nous arrivons dans la partie exploitée de la forêt et devons marcher sur des chemins défoncés par les engins de débardage. Nous finissons par rejoindre la vallée. La fin de la ballade est moins sympathique car nous rejoignons la ville par le quartier industriel: quelques bâtiments en ruines car l’industrie qui avait justifié la construction de la ville n’est pas rentable et le nouveau régime ne l’a pas maintenue en activité.
Dernier dimanche de vacances, escalade de Oltàr-kö ( 1148 m ).
Nous prévoyons un départ matinal qui doit nous permettre de faire une jolie escalade le matin et d’avoir après-midi un programme adapté au niveau des participants. Lenteurs au démarrage, petit détour touristique (qui en vaut la peine), dernier petit café font que nous ne quittons le parking que vers dix heures. Nous formons deux cordées: Atila et Yoli (orthographe non garantie) suivis de Denis et moi, nous suivons un sentier que nous perdons puis retrouvons et qui nous mène au pied d’une pente herbeuse que nous gravissons en tirant vers la droite et nous atteignons le pied d’une petite cheminée où nous trouvons un piton. Denis croit que nous avons peut-être escamoté la première longueur. Ce n’est pas grave. Un grimpeur du secours en montagne nous dépasse en empruntant le même itinéraire (trois cordées le même jour, quel événement !). Les premières longueurs sont faciles mais l’itinéraire pas toujours évident, les relais sont confortables et parfois une plaquette double l’ancien piton dans un passage un peu plus technique. La deuxième partie de la voie est un peu plus raide mais reste agréable jusqu’au moment où mon pied droit dérape sur une petite prise couverte de gravillons. Heureusement, Denis m’assure bien, il n’a pas envie de devoir rendre des comptes ! J’ai alors l’impression que le relais que je viens de quitter n’avait pas l’air si fameux ; celui d’où Denis m’assure est-il meilleur ? Les jeunes sont si négligents !
L’escalade se termine sans incident, si ce n’est que je déchire mon pantalon. Comme Franca ne l’aime pas, elle en profitera pour le jeter à la poubelle ! Au sommet, une grande croix domine le paysage, elle a remplacé l’étoile qui rouille dans l’herbe.
Petite pose et tour d’horizon, quelques petits sommets, des parois, dont une au moins équipée de voies valables (7) où Atila et Denis ont prévu de grimper cet après-midi, mais il est déjà tard et nous devons encore redescendre. Un câble noué au pied d’un arbre nous indique de départ de la descente. C’est un câble 5 mm, pas trop rouillé, noué autour des troncs d’arbre. Il nous amène à un sapin de belle taille qui domine une paroi surplombante et se penche fortement vers le vide: c’est l’ancien départ du rappel car une surprise attend les grimpeurs locaux: il ne faut plus prendre un départ acrobatique pour ce rappel : des gens dévoués ont installé une chaîne et le départ est maintenant une belle plate-forme. Petit problème: nous n’avons que trois « 8 » ; peu importe, j‘emploie le demi cabestan. Après le rappel, nous suivons une vire descendante équipée d’un câble (5 mm, rouillé, qui coulisse dans des pitons), un peu trop court et qui est relié au dernier piton par 50 cm de nylon 5 mm. Ce dernier piton, planté dans une fissure terreuse et relié par un bout de corde à un câble douteux, supporte le deuxième rappel ! Denis est déjà descendu quand j’arrive à ce rappel. Depuis le temps que ce piton est là, il doit tenir, tout le montage au dessus du piton doit bien tenir lui aussi ! Je descends donc en rappel. Maintenant que j’ai vu le rocher, je sais que la prochaine fois, je le ferai en désescalade.
Après cette dernière impression forte, un sentier raide qui longe le pied de la paroi nous ramène dans la vallée et au parking. Ce matin, le coin était tranquille ; maintenant, en fin d’après-midi, c’est la foule. Il est tard et nous décidons de reprendre les voitures pour renter.
La région offre de belles possibilités de randonnées, tant à pied qu’en VTT, les possibilités d’escalade sont nombreuses, il reste des parois vierges ou peu équipées. Je compte y retourner bientôt et retrouver des gens charmants.
Christian Robin