Oisans 2009
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- Publié le 10 septembre 2009
Pour
la cordée 175 ans (Philippe 57, Jean 58 et moi 60), ce sera aussi le
traditionnel
pèlerinage chez Georges Perier au refuge du Pigeonnier. Après une
« Jupiler » pression et une nuit passée au refuge
d’hiver chez Riton et Dédée, nous traversons le col du Gioberney.
La descente est assez délicate et des passages en neige dure nous
obligent à chausser à plusieurs reprises les crampons. Nous pouvons
approcher à quelques mètres d’un troupeau de bouquetins qui, on
pourrait le croire, sont payés par le syndicat d’initiative.
L’accueil chez Georges est comme chaque année chaleureux et plein
d’humour. Le lendemain, Jean et Philippe, tous les deux bien
acclimatés, vont sur le sommet des Rouies. Je préfère les
attendre au col. Un vent par rafales me rappelle qu’en montagne la
sensation de froid dépend très fortement de la vitesse du vent.
Alors
que le groupe de jeunes emmenés
par Jordy est déjà bien engagé dans les courses, le 14 juillet
nous faisons une voie d’escalade en grosses bottines dans la grande
Rochaille à La Bérarde. C’est l’occasion pour Quentin qui sera
notre guide pour les prochains jours de nous rappeler les manœuvres
de corde et de nous voir à l’œuvre en rocher.
Le 15,
Chantal nous dépose
à Bourg d’Oisans et c’est avec Quentin que nous rejoignons La
Chapelle en Valgaudémar. Après 4 heures de montée sous une chaleur
accablante nous rejoignons le refuge de l’Olan. Nous avons un
dortoir pour la cordée 175 et nous resterons les seuls dans celui-ci
pendant 3 jours ; il en sera de même dans les voies. Ce refuge
bien agréable est surtout fréquenté par des randonneurs qui se
lèvent plus tard et occupent d’autres dortoirs.
Le 16,
lever à 4 h et départ vers
5 h pour l’Olan. Cette course se fait en 10-12 h pour une cordée
guide et un client. Quentin fera cordée avec Philippe, tandis que
Jean et moi suivrons en cordée dite volante. L’Olan rassemble
toutes les facettes d’une course en montage: sentier, névé,
glacier, rimaye, escalade, passage de vires, désescalade et rappel.
Quentin fait comme nous pour la première fois l’Olan et a
griffonné le topo sur l’arrière de 4 cartes de visite d’après
les renseignements par téléphone d’un copain guide. Chapeau à
Quentin pour son sens de l’itinéraire. Le rythme est bien adapté
et la sécurité super bien assurée. Après avoir franchi la rimaye,
40 m d’escalade nous amènent à un relais d’où nous ferons un
rappel à la descente. Ensuite une longue traversée par des vires et
des petits passages d’escalade nous permet d’attaquer la montée
vers la brèche Escarra et de là une arête aérienne vers le
sommet. L’Olan est une voie d’escalade comme par le passé, sans
piton. On utilise des sangles longues et parfois un coinceur. A la
descente dans les passages raides, Quentin nous mouline. Bien sûr à
2 cordées, c’est plus lent et c’est ainsi que nous rentrons au
refuge pour le repas du soir, fatigués mais heureux.
Le
lendemain, les gardiens du refuge (très sympas
par ailleurs et excellents cuisiniers) sont étonnés de nous voir
repartir et rentrer assez tôt de la Cime du Vallon. Il est vrai
qu’au sommet nous avons essuyé une averse de grêle et commencé à
entendre les abeilles, ce qui nous a obligé à ne pas traîner. Jean
qui avait fait ce sommet dans le passé reconnaît difficilement le
paysage, tant le glacier et les névés ont régressé. La corniche
au sommet est percée comme un morceau de gruyère.
L’après-midi
une sieste bien méritée nous permet
de récupérer, mais aucun d’entre nous n’est chaud pour la Rouye
le lendemain ; c’est une course d’escalade assez longue.
De
toute façon la météo va décider pour nous.
Le lendemain matin, tout est blanc, les piolets sont soudés par la
glace. Plutôt que de descendre directement dans la vallée, nous
passons par le pas de l’Olan. Le franchissement du col dans la
neige glissante est délicat. Plus bas la brume se lève et il n’y
a pas ou plus de neige.
Après
un bon repas à La Chapelle, nous rejoignons La Bérarde, très
satisfaits comme je pense tous les participants à ce rassemblement
en Oisans. Un grand merci à Chantal pour l’organisation et les
déplacements en voiture.