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Oisans 2009

Pour la cordée 175 ans (Philippe 57, Jean 58 et moi 60), ce sera aussi le traditionnel pèlerinage chez Georges Perier au refuge du Pigeonnier. Après une « Jupiler » pression et une nuit passée au refuge d’hiver chez Riton et Dédée, nous traversons le col du Gioberney. La descente est assez délicate et des passages en neige dure nous obligent à chausser à plusieurs reprises les crampons. Nous pouvons approcher à quelques mètres d’un troupeau de bouquetins qui, on pourrait le croire, sont payés par le syndicat d’initiative. L’accueil chez Georges est comme chaque année chaleureux et plein d’humour. Le lendemain, Jean et Philippe, tous les deux bien acclimatés, vont sur le sommet des Rouies. Je préfère les attendre au col. Un vent par rafales me rappelle qu’en montagne la sensation de froid dépend très fortement de la vitesse du vent.
Alors que le groupe de jeunes emmenés par Jordy est déjà bien engagé dans les courses, le 14 juillet nous faisons une voie d’escalade en grosses bottines dans la grande Rochaille à La Bérarde. C’est l’occasion pour Quentin qui sera notre guide pour les prochains jours de nous rappeler les manœuvres de corde et de nous voir à l’œuvre en rocher.
Le 15, Chantal nous dépose à Bourg d’Oisans et c’est avec Quentin que nous rejoignons La Chapelle en Valgaudémar. Après 4 heures de montée sous une chaleur accablante nous rejoignons le refuge de l’Olan. Nous avons un dortoir pour la cordée 175 et nous resterons les seuls dans celui-ci pendant 3 jours ; il en sera de même dans les voies. Ce refuge bien agréable est surtout fréquenté par des randonneurs qui se lèvent plus tard et occupent d’autres dortoirs.
Le 16, lever à 4 h et départ vers 5 h pour l’Olan. Cette course se fait en 10-12 h pour une cordée guide et un client. Quentin fera cordée avec Philippe, tandis que Jean et moi suivrons en cordée dite volante. L’Olan rassemble toutes les facettes d’une course en montage: sentier, névé, glacier, rimaye, escalade, passage de vires, désescalade et rappel. Quentin fait comme nous pour la première fois l’Olan et a griffonné le topo sur l’arrière de 4 cartes de visite d’après les renseignements par téléphone d’un copain guide. Chapeau à Quentin pour son sens de l’itinéraire. Le rythme est bien adapté et la sécurité super bien assurée. Après avoir franchi la rimaye, 40 m d’escalade nous amènent à un relais d’où nous ferons un rappel à la descente. Ensuite une longue traversée par des vires et des petits passages d’escalade nous permet d’attaquer la montée vers la brèche Escarra et de là une arête aérienne vers le sommet. L’Olan est une voie d’escalade comme par le passé, sans piton. On utilise des sangles longues et parfois un coinceur. A la descente dans les passages raides, Quentin nous mouline. Bien sûr à 2 cordées, c’est plus lent et c’est ainsi que nous rentrons au refuge pour le repas du soir, fatigués mais heureux.
Le lendemain, les gardiens du refuge (très sympas par ailleurs et excellents cuisiniers) sont étonnés de nous voir repartir et rentrer assez tôt de la Cime du Vallon. Il est vrai qu’au sommet nous avons essuyé une averse de grêle et commencé à entendre les abeilles, ce qui nous a obligé à ne pas traîner. Jean qui avait fait ce sommet dans le passé reconnaît difficilement le paysage, tant le glacier et les névés ont régressé. La corniche au sommet est percée comme un morceau de gruyère.
L’après-midi une sieste bien méritée nous permet de récupérer, mais aucun d’entre nous n’est chaud pour la Rouye le lendemain ; c’est une course d’escalade assez longue.
De toute façon la météo va décider pour nous. Le lendemain matin, tout est blanc, les piolets sont soudés par la glace. Plutôt que de descendre directement dans la vallée, nous passons par le pas de l’Olan. Le franchissement du col dans la neige glissante est délicat. Plus bas la brume se lève et il n’y a pas ou plus de neige.
Après un bon repas à La Chapelle, nous rejoignons La Bérarde, très satisfaits comme je pense tous les participants à ce rassemblement en Oisans. Un grand merci à Chantal pour l’organisation et les déplacements en voiture.

 

Jean-Pierre Bleus